La norme de référence de la langue française au Québec a fait l'objet d'une multitude de débats et de discussions depuis plusieurs années. L'article divulgué par Claude Poirier met en relation l'ensemble des éléments qui ont constitué la langue et la représentation qu'ont réellement les locuteurs de cette conception linguistique. Il explique son raisonnement en démontrant les différents aspects à considérer en commençant par élaborer les variétés de français. Il poursuit finalement sa réflexion en définissant les fonctions ainsi que les rapports qu'entretient une collectivité avec sa langue.
Pour commencer, l'auteur mentionne qu'il mest important de distinguer les diverses situations linguistiques afin de mieux comprendre les conceptions et comportements adoptés par les individus. En établissant les origines de l'histoire du français québécois, il marque l'évidence entre les variétés de la langue et la norme de référence. Poirier a principalement comparé la situation des québécois avec celle des européens et des africains. Il semble que le français de France est considéré comme un modèle de référence et qu'on peut observer une grande variété de cette origine sur plusieurs territoires environnants. Le niveau d'acceptation de la norme de référence est beaucoup plus élevé du côté des européens comparativement aux francophones nord-américains étant donné leur éducation. On remarque surtout des différences au niveau lexical dépendamment des zones tout comme dans certains pays d'Afique où la langue française connaît une remarquable évolution. Poirier constate qu'il y a deux variétés fondamentales distinctes du français: celle de la langue parisienne considérée comme un exemple où l'aristocratie en avait l'administration, et celle qui découle de milieux moins strictes qui a permis l'intégration de certaines particularités typiques régionales à l'origine du français que l'on connaît. Dans les cas, l'acceptation de la norme se fait différemment. La langue provenant de l'élite accepte la norme plus instinctivement tandis que dans un contexte présentant davantage de liberté, on note une inconscience par rapport aux caractéristiques du français parlé. Le spécialiste traite également la norme en rapport avec les fonctions de la langue. Il affirme d'abord que c'est à travers des échanges publics, administratifs ou officiels qu'on identifie une codification de la part du locuteur. Au Québec, l'usage oral de la langue s'écarte de loin du modèle de référence proposé précédemment. Une fois de plus, cete situation est directement reliée aux origines et à l'histoire du français. Le français y est priorisé et les québécois de langue maternelle restent sensibles à leurs entités. Cette conscience linguistique constitue un facteur dominant qui exerce une influence importante sur la norme. Le rapport de la communauté avec sa langue se définit particulièrement par ses différences ainsi que par ses conceptions. La francophonie québécoise revendique la reconnaissance des particularités du français comme langue maternelle. Cette prise en compte de la genèse proposée par Poirier, nous conduit vers une plus grande flexibilité du système. Dans cette perspective, plus de souplesse en ce qui a trait à la norme de référence requiert une révision et surtout une évolution de celle-ci afin de l'adapter davantage à nos valeurs et à l'usage que l'on en fait.
Finalement, Claude Poirier est d'avis qu'une conception logique du modèle de Louis-Jean Calvet serait adéquate, où l'on élabore un système qui se définit par des relations entre les langues considérant ses fonctions dans le milieu. Ce modèle rejoint davantage la norme actuelle du français et valorise les divers usages employés par les collectivités.